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Photo du rédacteurCindy Wohlwend

Thérapeute en soins naturels pour chevaux mais pas éthologue ni dresseuse

Depuis des mois et des années, je vois défiler de nombreux couples propriétaires / chevaux. Je les rencontre lorsque le cheval est atteint d’une problématique aiguë ou que son propriétaire souhaite lui offrir un moment de bien-être ou des séances d’entretien.



Parfois, il m’arrive de rencontrer de véritables situations problématiques. En effet, lorsque que l’on attend d’un-e thérapeute quelque chose que même le propriétaire n’est pas en mesure de faire avec son propre cheval, cela devient réel problème. Je ne parle même pas du cas où le propriétaire est au courant du souci mais n’avertit pas l’intervenant.


On sait déjà de base qu’évoluer autour des chevaux comporte déjà certains risques, mais le ou la thérapeute n’est pas là pour prendre des risques supplémentaires. La personne que vous faites venir est là pour apporter des soins et du bien-être à votre cheval.


Chaque cheval a sa propre vie, son vécu et ses traumatismes et tous ceux qui évoluent autour des chevaux savent qu’un cheval reste un être vivant et imprévisible. Mais lorsqu’un intervenant se déplace pour aider votre cheval, il doit pouvoir le faire dans une relative sécurité pour réussir à lui amener le meilleur et pour que votre cheval puisse profiter au mieux de son soin.


En tant que propriétaire, il en est de votre responsabilité de régler les éventuels soucis que pourrait rencontrer votre cheval. Lorsqu’il a une tendinite, généralement on n’hésite pas à faire appel à un vétérinaire. Il doit en être de même lorsqu’on n'arrive pas ou plus à toucher les postérieurs de son cheval ou que celui-ci se met à mordre tout ce qui est à portée de bouche. On pourrait citer bon nombre de comportements négatifs et même dangereux qui peuvent être réglés par un professionnel du cheval s’occupant du comportement ou du dressage de celui-ci. Il en va de même pour l’habituation aux soins et aux bandages.


Aucun thérapeute ne demande à ce que le cheval ne bouge absolument pas, mais je pense que l’ont peut aisément demander à ce que les intervenants en soins ne risquent pas leur vie. Il s’agit bien de créer une relation de confiance, entre le cheval, le propriétaire et le ou la thérapeute.



Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir un bon nombre de chevaux différents à la maison et de côtoyer des professionnels dans l’éducation du cheval et de ce fait acquérir un petit bagage (qui m’est souvent fort utile, je vous promet !). Mais lorsque j’interviens et que je dois faire de l’éducation, pendant ce temps je ne peux pas prendre soin de votre cheval. Et passé un certain stade, j’avoue que cela dépasse mes connaissance et mes compétences. De plus, lorsque j’en viens à regretter de ne pas avoir mis un casque pour pouvoir masser ou manipuler votre cheval, je pense vraiment qu’il devrait y avoir une réelle remise en question sur l’éducation du cheval à soigner. Pourtant, ceux qui me connaissent pourront vous dire que je ne suis pas farouche !


Dans mon cas, lorsque je pratique une séance de massage. Il est nécessaire que le cheval puisse être palpé sur l’ensemble de son corps et que l’on puisse prendre tous ses pieds. Si ce n’est pas le cas, il est important d’être clair avec le thérapeute pour que celui-ci puisse agir en connaissance de cause.


Pour les séances d’hirudothérapie, si je dois intervenir sur le bas de la jambe parce que votre cheval a fait une desmite ou une tendinite. Il est important que votre cheval se laisse manipuler les jambes correctement. Qu’il soit capable de rester à l’attache sans être en panique ou mordre tout ce qui est à portée de dents… Il est également impératif qu’il se laisse soigner sans devoir être sédaté (en effet cela n’est pas possible lors des séances d’hirudothérapie) et supporter les bandages sans littéralement casser son boxe (avec le risque de se faire une plus grave lésion au membres soigné).


Alors oui, tous les chevaux ont leur sensibilité, leur caractère et leur vécu. Mais tous les points cités ci-dessus se travaillent avec des personnes compétentes en la matière pour que ces problèmes se règlent ou au moins s’atténuent. Car c’est quand on a une situation de crise que l’on se rend compte à quel point c’est précieux d’avoir un cheval coopératif. Je remercie d’ailleurs énormément les gens qui œuvrent dans ce domaine et rendent vos chevaux coopératifs et plus sereins lorsqu’une situation de soin parfois un peu stressante s’impose à eux.



Voici un petit florilège des situations rencontrées ces dernières années :


Séance de massage : le cheval a une telle sensibilité (douleurs) que je dois me tenir en avant de l’épaule pour ne pas être touchée par les postérieurs pour effectuer ce qui sera au final une séance de désensibilisation.


Séance de massage : arrivée à la mobilisation des membres. Je demande gentiment le postérieur et là, celui-ci me frôle le crâne au point que je le sens dans mes cheveux. J’apprend par après que c’est une situation connue de la propriétaire qui a déjà frôlé la catastrophe plusieurs fois.


Séance de massage : à peine mis un pied dans le box, je me retrouve avec un cheval droit debout, qui bat des antérieurs et claque des dents… Il a fallu mettre un dispositif en place durant 3 séances pour préserver l’intégrité de chacun, puis le cheval a compris que ma visite annonçait un moment plutôt sympa. Par après, il s’avère que la situation était connue. Que l’une des cavalières avait même pris un coup de pied au visage et s’était fait mordre plusieurs fois.


Séance de massage : je ne compte plus le nombre de chevaux qui sont habitués à jouer des dents (sur leur propriétaire) dès que l’impatience les gagnent ou qu’il y a un petit peu plus de pression qu’habituellement.






Séance d’hirudothérapie : on m’avertit que le cheval peut être parfois un peu compliqué aux soins. Verdict : une fois sur place et après discussion, je me rends compte qu’il est impossible de pratiquer n’importe quel soin au niveau des jambes sans devoir sédater le cheval. Cette situation était connue des propriétaires. Durant la séance, j’ai dû me résoudre à stopper le soin, c’était bien là la première fois.


Séance d’hirudothérapie : je pratique un soin au niveau du postérieur et déjà là ce n’est pas de tout repos mais ça va. Arrive le moment du bandage, lorsque le cheval a dû marcher pour retourner au box. Celui-ci s’est mis à envoyer de violent coup de pied d’abord dans le vide puis dans son box avec le risque de se blesser. Après tout ça on me dit, oui c’est le seul de l’écurie qui ne supporte rien d’ailleurs, il n’avait jamais eu de bandage.


Séance d’hirudothérapie : j’arrive pour pratiquer un soin pour une tendinite sur un antérieur. Je m’approche du cheval pour faire connaissance. Là on me dit : « Ne vous approchez pas car il s’exprime avec ses dents ». Bon ok… je vais pour commencer le soin, et là on me dit : « faites attention, il peut avoir de très grosses réactions » Bon ok, au moins ce coup-ci j’ai le mérite d’être prévenue. Au final, je me retrouve avec un cheval qui veut mordre tout ce qui est à portée de bouche (moi...) et qui se couche littéralement sur mois lorsque je soigne son membre.


Et je pourrais vous en raconter encore des dizaines. Malgré ces péripéties, j’ai toujours autant d’amour pour les chevaux et toujours autant de passion à venir prodiguer des soins à vos chevaux dans les 4 coins de la suisse romande.


Le seul conseil que je me permettrais de donner aux propriétaires est : anticipez et faites voir et entrainez pleins de choses avec votre cheval. Comme ça, le jour ou un problème arrive il sera facile de prendre soin de votre cheval en toute sécurité pour vous et pour lui ainsi la guérison n’en sera que plus facilitée. Et avertissez votre thérapeute si vous rencontrez un problème de comportement avec votre cheval qui est entrain d'être réglé, votre relation de confiance sera d’autant plus renforcée et votre thérapeute vous en sera reconnaissant(e).


Au plaisir de vous retrouver!




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