Qu’est-ce qu’une molette ?
Le mot « molette » désigne une déformation ou distensions des tissus qui se situe au niveau des membres du cheval. Cette déformation est normalement de texture molle au toucher et ne doit présenter ni chaleur ni douleur lors de la palpation. On parle bien d’une lésion évolutive voire même chronique. Elle peut apparaître à la suite d’une synovite au niveau articulaire, ou encore à la suite d’une accumulation de liquide inflammatoire à l’intérieur de la gaine du tendon à la suite d’une tendinite par exemple. On trouve deux genres de molettes chez le cheval :
Elles peuvent être articulaires ou tendineuses, en fonction de leur origine. Au niveau du genou, nous appelleront plutôt cela un vessigon tandis que sur le boulet nous appelleront cela une molette.
La molette articulaire
Le boulet chez le cheval est ce qu’on appelle une articulation synoviale. Elle est enveloppée d’une capsule articulaire, constituée d’une membrane synoviale et une capsule fibreuse, qui forment la cavité synoviale. Cette cavité est remplie d’un liquide visqueux (synovie) dont le rôle est de lubrifier l’articulation pour permettre les mouvements. La capsule recouvre les extrémités des. C’est la membrane synoviale qui produit le liquide synovial. En cas d’inflammation, cette membrane produit de la synovie en trop grande quantité. Par conséquence, la capsule articulaire se trouve déformée et on observe alors l’apparition d’une « tare molle » sur le membre du cheval. La molette articulaire qui se situe au niveau du boulet, correspond à la dilatation du cul-de-sac caudal de la cavité synoviale articulaire. Elle se situe en face latérale de son boulet, entre l’os du canon et le ligament suspenseur du boulet.
La molette articulaire se reconnaît par sa forme arrondie au niveau de l’articulation du boulet. Elle est relativement souple au toucher, ne s’accompagnant généralement pas de chaleur ou de douleur. Si elle n’est pas traitée rapidement, la molettearticulaire peut devenir plus dure et finir par fibroser et entraîner des éventuelles boiteries.
La molette tendineuse
La molette tendineuse est assez fréquente, et souvent avec de moins grande conséquence que la molette articulaire. Les tendons sont enveloppés dans une gaine synoviale. Elle a pour but de protéger les tendons des frottements avec les os et de faciliter leur glissement. Cette gaine est elle aussi composée de deux épaisseurs : une couche externe et une couche interne. Cette dernière produit et sécrète du liquide synovial dans lequel baigne le tendon. Une inflammation de cette gaine, va alors produire du liquide synovial en excès qui va s’accumuler au niveau du cul-de-sac supérieur de la gaine grande sésamoïdienne. Elle se localise au-dessus du boulet, plus reculée vers l’arrière du membre que la molette articulaire. Elle a également une forme plus allongée et souvent plus souple que la molette articulaire.
Pourquoi mon cheval à des molettes ?
Les molettes sont le résultat visible d’une inflammation se produisant au niveau articulaire ou tendineuses. Cette inflammation va entraîner une sur production de liquide synovial. Cette quantité excessive de liquide créer une dilatation de la cavité synoviale et créé une molette.
La création d’une molette débute toujours par une phase inflammatoire, la présence d’une molette n’est donc pas anodine. La molette reste souvent installée même une fois l’inflammation terminée. Lors de la formation de celle-ci, la zone peut être chaude et douloureuse mais une fois installée, elle ne devrait plus générer de douleur à la palpation ni en mouvement.
L’origine de l’inflammation qui engendre la molette articulaire ou tendineuse peut être très variée, mais elle est souvent associée à une sursollicitation du membre touché. Les causes les plus fréquentes sont :
Le travail inadapté ou top intense
Un terrain non adapté
Les défauts d’aplombs (ferrage ou parage)
Les défauts de conformation
Un traumatisme
Une infection
Une maladie
Il est intéressant de savoir qu’un terrain trop mou aura tendance à favoriser l’apparition de lésions tendineuses alors qu’un terrain trop dur aura à l’inverse favorisera les lésions articulaires
Le traitement des molettes chez le cheval
Même si le plus souvent les molettes n’entrainent pas de boiterie, il est important d’essayer d’en venir à bout rapidement pour éviter qu’elles ne durcissent et deviennent gênante.
Vous pouvez procéder à des soins locaux pour les faire diminuer voir même disparaître. Vous pouvez utiliser :
Les cataplasmes de boue marine
Les guêtres capsular en cure puis en application régulière
Les cataplasmes d’antiphlogistine sont souvent prescrits par les vétérinaires.
L’hirudothérapie équine, est utilisée pour ces vertus drainante et anti-inflammatoire.
Il est important de savoir que plus la mollette est traitée de manière précoce, plus les chances de la voir diminuer ou se résorber totalement est grande. Plus vous attendez moins vous aurez une action visible.
Dans certains cas, la molette peut être la conséquence d’une pathologie comme l’arthrite ou l’arthrose, un traitement rapide doit être envisagé car la molette n’est que la partie émergée de l’iceberg d’un problème sous-jacent parfois beaucoup plus conséquent. Seul le vétérinaire peut établir un diagnostic à l’aide d’examens comme l’échographie ou la radiographie, et prescrire un traitement adapté.
La prévention des molettes chez le cheval
La prévention est un élément majeur dans la gestion des molettes chez le cheval. Pour limiter les risques leur apparition, il convient de limiter tant que possible les facteurs de risques.
Une gestion globale du cheval, de son travail ainsi que de ses soins permet généralement de limiter au maximum les risques d’apparition de molettes, et dans le cas où une inflammation apparaît une prise en charge précoce est importante.
Premièrement, problèmes d’aplombs doivent être rapidement corrigés grâce à un parage et/ou une ferrure adaptée. Cela évitera une sursollicitation des tendons et/ou articulations. Si tous les aplombs sont en ordre, continuer le suivi des pieds par un professionnel compétent afin de garantir la santé articulaire et tendineuse de votre cheval.
L’entraînement du cheval doit être progressif et adapté dans son intensité ainsi que durée. Il est aussi important de pratiquer un échauffement progressif avant la séance de travail, ainsi qu’une phase de récupération après l’effort. L’échauffement est une étape importante durant laquelle il y a une sécrétion de liquide synovial pour limiter la pression et les efforts exercés sur les articulations durant le travail. L’échauffement va également aider à liquéfier le liquide synovial, pour faciliter le mouvement.
A titre préventif vous pouvez utiliser les cataplasmes de boue marin, l’application de froid ou encore les guêtres Capsular qui permettront à votre cheval de garder une bonne santé articulaire et tendineuse. Tous ces soins ont un seul but : favoriser la bonne récupération de votre cheval. Ils vont permettre d’éviter ou diminuer l’inflammation dont pourrait souffrir votre cheval.
L’alimentation a également été identifiée comme un facteur pouvant jouer un rôle dans l’apparition de tares molles : si un cheval est sujet aux molettes, il ne faut pas hésiter à vérifier si son alimentation est bien adaptée à l’animal et à son niveau d’activité.
La qualité des sols a également un grand impact sur les tendons et articulations de votre cheval.
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